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INTERVIEW

Questions - Réponses

3e partie : Le Phosphénisme et le Sungazing.

Q. : Le Phosphénisme est-il une forme de Sungazing ?

R. : Comme vous le savez sans doute le Phosphénisme est antérieur au Sungazing et diffère de ce dernier sur trois points :

  • La durée de fixation du soleil.
  • L’existence et l’utilisation du phosphène dans ses deux phases qui sont : les co et post-phosphènes.
  • Avec le Phosphénisme il n’est pas question de se priver de manger ou bien de se nourrir de lumière.

Q. : Quelle est la différence par rapport à la durée de fixation du soleil ?

R. : Le Dr Lefebure était médecin et de ce fait conscient des dangers de la fixation du soleil qui peut entraîner des brûlures à l’œil et provoquer la cécité. Et il insistait sur le fait d’ôter lentilles et lunettes pour éviter un effet loupe et des brûlures. Il recommandait également de bien s’hydrater (au moins 1 litre d’eau à jeun pour de longues séances) et il signalait les contre-indications comme le glaucome (voir : « Le Mixage phosphénique en pédagogie » qui est le livre de référence).

Ces précautions médicales d’usage ne sont quasiment pas indiquées lors des pratiques de Sungazing. Pour ne citer que la revue Alternative santé n°95 de juillet/août 2014 consacrant un article sur ce sujet, il apparaît que l’auteur du site sungazing.fr traite à la légère la préoccupation d’un internaute pratiquant qui a endommagé son œil, en lui conseillant de continuer comme s’il s’agissait d’une phase normale (sic !)

Ce conseil pour le moins étonnant alors qu’une rétinopathie solaire a toutes les chances de se produire dénote une irresponsabilité certaine et montre l’ignorance des précautions médicales élémentaires qu’il convient d’adopter pour cette pratique.

Si l’auteur du site Sungazing a eu une rétinopathie mineure qui a guéri, tant mieux pour lui. Le retour à une vision normale sur une rétinopathie solaire est connu mais ce n’est nullement une phase normale, bien au contraire, vous pouvez y perdre la vue.

Les précautions préconisées par les tenants du Sungazing de fixer le soleil uniquement à son lever et/ou à son coucher, par rapport au rayonnement UV qui est maximal entre 9 h et 15 h, soit une altitude du soleil supérieure à 60°, sont bien insuffisantes pour éviter une brûlure de l’œil.

Il y a d’autres éléments à prendre en considération, comme la clarté atmosphérique, la durée élevée de fixation du soleil, l’altitude où vous vous trouvez, ou encore si vous êtes à l’ombre ou non. Le pronostic de la rétinopathie solaire est certes variable mais cela n’écarte absolument pas le danger réel pour votre vue.

Une brève exposition de 30 à 60 secondes peut suffire à engendrer une brûlure lorsque toutes les conditions sont réunies. Vous pouvez chercher et consulter les études médicales sur le sujet. Si vous voulez jouer avec votre vue, il en va de votre responsabilité. Nous sommes dans des pays où l’information et l’éducation existent pour ne pas croire n’importe qui et n’importe quoi. De ce fait vous ne devriez pas croire n’importe quoi.

Q. : Pourtant certains de ces sites mentionnent les dangers de l’observation du soleil, des éclipses de soleil ou de lune et aussi des observations des reflets du soleil sur l’eau, la réverbération sur la neige, le sable.

R. : Oui, ils le mentionnent pour dire ensuite que fixer le soleil n’est pas dangereux en suivant leurs recommandations et que c’est bénéfique. Ils font un amalgame entre effectivement les bienfaits de la lumière naturelle en intensité de lux (5000 à 6000 lux bien plus bénéfiques que nos lampes de bureau) et une pratique entraînant un risque bien moins mineur qu’il n’y paraît. Lorsque vous aurez brûlé votre œil il sera trop tard et plus vous allongez la durée de fixation, plus vous prenez de risques. Vous pouvez aussi demander aux personnes qui vous proposent un stage de Sungazing ou de Sunyoga de s’engager par écrit à assumer personnellement tous les dégâts ophtalmologiques pouvant découler de leurs méthodes sur vos yeux selon leur prescription. Ainsi vous aurez la possibilité d’un recours devant le tribunal pour vous faire indemniser. Je plaisante en disant cela mais il y a une forme de prescription médicale magique : 10 secondes par 10 secondes jusqu’à 44 minutes et hop à vous la santé miraculeuse, la métamorphose, d’un seul coup vous devenez une plante (rire) qui absorbe l’énergie du soleil. Mais une plante vit aussi par ses racines. Zut, cela est rarement précisé. Le soleil ne fait pas tout.

Plus risible encore : ce n’est pas le fait d’avoir les pieds sur le sable qui va protéger vos yeux puisque, au contraire, le sable va augmenter le rayonnement des UV et la polarisation de la lumière. Bref, tout le contraire risque d’arriver. Si vous portez des lentilles ou des lunettes, votre risque de brûlure est surmultiplié. C’est pourquoi nous recommandons de les ôter alors que nous sommes dans le Phosphénisme à 2 ou 3 secondes de fixation. La fragilité, l’état de la vue de chacun nécessitent de vraies mises en garde, je les cherche encore sur ces sites. Mais elles viendront après cette interview : ils vont vite s’empresser de voir qu’ils ont écrit n’importe quoi !

Nous ne sommes pas égaux devant le soleil, si certaines personnes ont une résistance de l’œil à ces longues expositions, il faut de toute manière envisager tous les autres paramètres comme les conditions au moment des fixations, s’il y a encore de fines couches de nuages ou d’humidité, l’altitude, si le corps et les yeux des pratiquants sont à l’ombre à ce moment (visière ou non).

Voici nos grandes différences :

Avec le Sungazing il faut commencer par 10 secondes le premier jour puis 10 secondes de plus le second jour etc. jusqu’à atteindre 44 minutes.

Avec le Phosphénisme le temps d’observation maximal du soleil est de 2 à 4 secondes. De plus, nous pratiquons surtout avec les levers et les couchers de soleil. La différence de temps d’exposition entre le Sungazing et le Phosphénisme est donc d’un facteur de 660 si on prend la durée maximale de 4 secondes que nous préconisons tout en vous préservant de tous risques pour votre vue.

Les travaux du Dr LEFEBURE en ce qui concerne l’influence du soleil sur l’œil et le cerveau ont montré que très vite l’œil fait barrage à l’énergie lumineuse venant se précipiter dans le cerveau. Il ne sert donc strictement à rien de fixer trop longtemps l’astre. (Voir « le Mixage Phosphénique en pédagogie » : La loi du tout ou rien.)

Q. : Le phosphène effectivement n’est jamais mentionné dans le « Sungazing », quelle est donc cette deuxième différence ?

R. : Le phosphène est une réémission de photons lumineux et une émission de biophotons. Le Dr Lefebure en a étudié les différents temps et modes d’observation, ses rythmes pour en déduire qu’il faut un temps minimal d’observation pour un effet maximal.

Q. : Et cela signifie quoi ?

R. : Cela signifie qu’il n’y a pas un meilleur phosphène en restant plus longtemps à observer le soleil. Il ne se produira pas un meilleur effet par un temps d’observation allongé. Il a été remarqué que des fixations courtes donnent les meilleurs phosphènes. Et donc les meilleurs effets en termes de physiologie cérébrale.

D’ailleurs vous noterez que le fondateur du Sungazing ne mentionne jamais la pratique du phosphène, ce dernier a échappé à son observation. Il ignore tout bonnement l’utilisation des phosphènes et leurs lois.

Vous noterez que dans le témoignage de ce pratiquant publié dans Alternative Santé n°95 ce dernier identifie bien les phosphènes, il a entendu parler du Phosphénisme, et l’émerveillement sur les couleurs est évoqué.

Un phosphéniste sait quel est ce phénomène et ne lui attribue rien d’autre que l’explication en neurophysiologie cérébrale. Il n’y voit rien de transcendant.

Le fondateur du Sungazing ignore la pratique du Mixage phosphénique permettant de rendre efficace toute observation d’une source lumineuse.

Les Anciens priaient en fixant le soleil.
Regarder seulement le soleil ne sert à rien.
Seul le Mixage Phosphénisque transforme l’énergie lumineuse en énergie mentale

 

Les promesses du Sungazing comme le mieux-être émotionnel ou l’amélioration de la vision sont banales et résultent tout simplement d’une exposition au soleil qui a un effet reconnu dans les syndromes de dépression saisonnière. Les bienfaits de la lumière sur la vue sont connus depuis longtemps ; par exemple le Dr Bates (cf. le livre de L. Sébastien Sauvez vos yeux) en a longuement parlé, et ce ne sont en rien les effets du miracle du Sungazing ou du Sunyoga, c’est la lumière naturelle qui permet certains bienfaits.

Le manque d’éclairage naturel provoque une baisse de la vision ; et en plus nous augmentons l’usage des lunettes de soleil du fait que dorénavant même une lumière faible nous aveugle. Nos ancêtres qui vivaient dehors nous prendraient pour des fadas à vivre comme des rats. Donc cela surprend mais si nous étions souvent dehors nous ne serions pas étonnés par ces bienfaits.

Le Sungazing se vend comme une pratique spirituelle :
Dans les pratiques spirituelles les buts à atteindre sont des états de conscience modifiés tels que les rêves lucides ou des « sorties hors du corps ». Or cet aspect n’est jamais évoqué dans le Sungazing.

Il est fait référence à la glande pinéale mais c’est très insuffisant et méconnaître le fonctionnement cérébral. Les auteurs ignorent les découvertes basiques de synchronisations hémisphériques et neuronales, l’importance des rythmes. La glande pinéale est devenue un mythe dans la spiritualité new age. Son lien avec la lumière fait vite supposer n’importe quoi !

Le seul aspect mentionné dans le « Sungazing » est la possibilité de se nourrir de la lumière du soleil et de recouvrer la santé. Bref cette thérapie est présentée comme une panacée.

Le phosphène et son utilisation ainsi que d’autres effets phosphéniques se retrouvent dans des pratiques du Dzogchen, ceci entre autres dans leurs pratiques de « visions » appelées Togyal. Il s’agit de fixations du ciel bleu lumineux ou du soleil mais de manière indirecte. Les phénomènes lumineux qui sont décrits correspondent à des « phosphènes », tout comme les pratiques dans l’obscurité. Tiens d’ailleurs, vous me faites penser que je devrais songer à créer un mouvement sur les pratiques de vision dans le noir absolu (rire), mais c’est moins fun que se montrer dehors (rire), moins valorisant pour l’ego.

Dans l’article d’Alternative santé est mentionnée la pratique du Sunyoga utilisant des formes de fixations indirectes. Cela n’a rien de nouveau et tout yogi ou bon pratiquant de méditation un peu sérieux n’a aucun mal à trouver ces différentes manières d’observer le soleil. Donc le fait qu’il soit mentionné qu’un yogi Umasankar ait redécouvert cette pratique intuitivement laisse grandement dubitatif le pratiquant sérieux.

Un documentaire ancien montrait deux jeunes Belges en voyage en Inde à la recherche d’une initiation qui trouvaient un yogi fixant le soleil. Ces redécouvertes miraculeuses par Hira Ratan Manek et Umasankar prêtent donc à sourire.

Un seul livre du Dr Lefebure explique bien plus clairement et sans danger comment observer une source lumineuse. Tous ces « gourous » ignorent les simples bases de la physiologie oculaire et les précautions minimales. Mais excusez (rire), ce sont de grands yogis réalisés ; et nous ne pouvons pas nous mesurer à leur grand savoir si supérieur.

L’énergie dégagée par les photons lumineux ne vise nullement à cesser de s’alimenter mais bien à faire un véritable travail sur l’esprit. La pauvreté du Sungazing ou du Sunyoga face aux pratiques du Phosphénisme est manifeste.

Q. : Pourtant j’ai vu dans Wikipédia que le Dr Lefebure était mentionné pour expliquer comment l’énergie lumineuse est transformée en énergie mentale.

R. : Ah Bon !, je ne savais pas. Je n’ai rien publié en ce sens. OK ! Il y a donc une exploitation des travaux du Dr Lefebure pour essayer de justifier que puisque le phosphène permet de transformer l’énergie lumineuse en énergie mentale il est possible de ne plus s’alimenter… pfffffff !

L’effet du phosphène  consistant en la transformation de l’énergie lumineuse en énergie mentale n’est jamais mentionné dans le Sungazing. Bon, désormais, vous dites que c’est mentionné sur Wikipédia, site participatif où tout le monde peut écrire sans contrôle académique sérieux. Mais cela n’a rien à voir, les effets de la lumière sur les neurones, la cohérence cérébrale, le cerveau font l’objet d’articles scientifiques. Ce n’est pas le cas du Sungazing et l’allégation concernant une étude effectuée par la NASA s’est révélée fausse.

En tous cas c’est un peu facile de faire des conclusions hâtives. Je suis habitué à cela, dans le passé un certain « maître » autoproclamé a utilisé les découvertes du Dr Lefebure pour écrire Surya Yoga. Les relations furent vite rompues devant un tel ego qui n’a pas hésité à récupérer des découvertes sans mentionner leur source. D’ailleurs je suis assez content que cela n’ait pas été mentionné. Le Phosphénisme n’a pas vocation à se coaliser avec des mouvements sectaires.

Donc, soyons très clairs sur ce point, nous n’avons jamais prétendu que les fixations du soleil pouvaient avoir un effet quelconque permettant de ne plus se nourrir. Passer d’« énergie mentale » à « nutriments, vitamines, calories » est un grand écart de patascience.

Q. : Justement que pensez-vous des effets sur l’alimentation et des besoins de moins se nourrir ?

R. : Je suis très circonspect sur ce point et c’est un aspect personnel qui n’a rien à voir avec les différentes pratiques phosphéniques. Nous n’avons jamais encouragé le fait de ne pas s’alimenter, ni indiqué qu’il faut se nourrir de la lumière du soleil. Vous touchez ici au domaine des convictions religieuses personnelles.

Q. : Mais vous avez bien un avis sur la question ?

R. : Oui, j’ai un avis et il ne regarde que moi. Il s’agit du mien propre et il n’a rien à voir avec les enseignements du Dr Lefebure.

Q. : Et quel est-il sur ce sujet ?

R. : Il est arrivé durant des famines ou lors de guerres que le corps humain démontre parfois des résistances exceptionnelles et désormais certains états particuliers font l’objet de recherches.

L’émission de France 2 : « Les pouvoirs extraordinaires du corps humain » avec Michel Cymes et Adriana Karambeu a montré que certains cas sont exceptionnels, tel cet homme qui s’est nourri avec les loups, ou cet autre pratiquant le toumo qui est l’art de résister au froid par des exercices respiratoires spéciaux. Cet autre encore qui résiste à des conditions de chaleur extrêmes sans presque rien boire. L’émission : « Stan Lee et les super humains » a permis elle aussi de découvrir divers prodiges.

Dans le domaine des arts martiaux il est aussi montré parfois des facultés étonnantes sur l’énergie et diverses pratiques martiales du corps d’acier. Cela ne signifie pas que tout un chacun puisse faire cela. Des personnes sont hyperlaxes, d’autres présentent une force physique naturelle exceptionnelle. Cela n’implique pas que ces cas rares soient reproductibles.

Q. : Donc vous ne niez pas qu’il soit possible de se nourrir de lumière solaire ?

R. : Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’essaie de vous faire comprendre que nous ne savons pas tout sur l’esprit et le corps humain, l’univers, les espèces vivantes. Ainsi, il existe des guérisons naturelles de maladies graves et mortelles, ce que certains appellent des miracles laïques.

Le fait de bénéficier par le plus grand des hasards d’une rémission spontanée et complète n’implique pas que la personne puisse expliquer ce qui lui est arrivé. Elle peut croire que c’est son régime ou son mode de vie et se mettre à écrire alors : « Comment j’ai vaincu mon cancer ». Le problème est que cela ne sera pas applicable par tous et pourrait conduire à la mort de personnes.

Mais il s’agit ici de personnes ignorant ce fait scientifique, pouvant de bonne foi raconter leur guérison et croire qu’elles ont trouvé la clé pour vaincre le cancer. D’autres font cela juste pour un bénéfice commercial ou par intérêt religieux.

Q. : Je comprends ce que vous voulez dire. Vous indiquez qu’il ne faut pas faire des généralités d’une exception et qu’il peut y avoir des fraudes.

R. : Oui. Le jeûne a semblé être une panacée à une époque et il s’avère aujourd’hui qu’une forme de restriction alimentaire puisse être favorable. Toutes les religions ont alterné des pratiques festives intenses avec des périodes de jeûne. Dans le Phosphénisme, le jeûne est considéré comme produisant un « phène » intéressant. Le Dr Lefebure a indiqué dans son livre « Le pneumophène » comment pratiquer des jeûnes ou restrictions.

Les cas d’inédie extrêmes dans le domaine religieux restent le fait de quelques saintes (Marthe Robin, Thérèse Neumann, Catherine de Sienne…) et nous n’avons jamais étudié ces cas de près. Il s’agit de jeûnes extrêmes et nous n’avons pas tous les détails. En tous cas il y a un danger vital évident. Si un homme a survécu en se nourrissant comme des loups, effectivement le corps humain peut posséder des capacités d’adaptation époustouflantes. Mais cela ne signifie pas que tout le monde puisse le faire et survivre.

On voit aujourd’hui des adolescents devenir anorexiques et cela peut faire tomber dans de graves illusions qui vont aboutir à la maladie et à la mort de personnes. Les pratiques initiatiques étaient toujours encadrées pour des raisons précises. La science nous permet désormais de mieux comprendre ces pratiques et leurs répercussions biologiques. Nous savons que le jeûne long peut aboutir à des conséquences graves pour la personne. J’estime donc personnellement néfaste de faire miroiter des promesses qui sont très dangereuses et sans utilité au plan spirituel. Jamais je ne conseillerai à des personnes étudiant le Phosphénisme de se livrer à de telles pratiques qui ne servent au final à rien de bien utile sur le plan spirituel, du moins dans ma vision personnelle.

Q. : Oui, effectivement il faut rester prudent et ne pas induire de faux espoirs. Si vous cherchez vous verrez que certaines de ces pratiques dans leurs extrémités ont produit des décès. Et là je ne parle pas du danger de rétinopathie solaire, nous sommes dans la mise en danger de la vie d’autrui qui est un délit au pénal.

R. : Ces pratiques, que certains veulent répandre et qui peuvent se baser sur des cas exceptionnels de personnes rares ou dont l’organisme a permis ce vécu, sont dangereuses et inutiles.

Vous pouvez vous mutiler comme un fakir, cela n’apportera rien de plus. Vous aurez démontré une résistance à la douleur comme objet de foire que deviennent certains saddhus indiens qui profitent de votre ignorance des phénomènes de transe et des tours d’illusionnistes.

D’autre part il s’est avéré que lors de contrôles plus sévères les expériences ne furent pas reproduites et qu’il y avait fraude.

Le fondateur du Sungazing fut pris en fraude, les autres cas montrèrent des liens évidents avec des buts de mouvements religieux comme le mouvement Jaïn, et l’expérience de jeûne observé selon un protocole précis ne fut pas reproduite à la demande de l’Association Rationaliste Indienne. Le cas de Prahlad Jani, ce yogi dont je parle ici n’est pas concluant. Je vous ai dit qu’un corps peut s’habituer à des conditions extrêmes, repensez aux rescapés des camps de concentration.

Mme Jasmuheen fondatrice du respirianisme ne fut pas capable de démontrer qu’elle pouvait tenir son jeûne de respirienne et il fut mis fin à l’expérience pour ne pas mettre sa vie en danger. Tout ceci pour vous dire que je n’adhère pas à ces pratiques extrêmes et inutiles, mais elles génèrent bien plus d’argent pour leurs auteurs que le Phosphénisme bien sage.

Michael Warner, se prétendant scientifique, n’a pas trop pris de risques avec un jeûne de 10 jours. Nous sommes ainsi très loin des jeûnes extrêmes, d’ailleurs son financement reste litigieux.

Mais si vous le souhaitez il existe une jeune femme qui s’est filmée sur YouTube pendant son jeûne : Olivia Cohen. 3 jeûnes de 40 jours alternés avec 7 jours de nourriture. Hélas pour elle on ne peut pas dire qu’elle respire la santé. Bref, cela ne m’intéresse pas et je trouve triste que la spiritualité désormais se trouve justifiée ainsi par des pratiques dangereuses. Le Bouddha lui-même renonça à l’ascétisme et il a choisi la voie du Juste Milieu.

D’ailleurs le fondateur du végétarisme, de l’hygiénisme, du crudivorisme et du jeûne, Herbert Macgolfin Shelton reconnaissait lui-même le danger du jeûne au bout de 3 semaines. Il convenait de le stopper à cette limite pour éviter tout dégât irréversible à l’organisme.

Q. : Eh bien, une fois de plus, vous ne ménagez pas vos réponses.

R. : Oui, mais c’est mon avis personnel. Le Phosphénisme ne s’occupe pas des buts de se nourrir de lumière comme dans le Sungazing qui rejoint les mouvements comme le Respirianisme et le Breatharian Movement.

Nous sommes pour des techniques efficaces et sans danger présentant un intérêt et des résultats. Si la science évolue nous évoluerons avec elle. Vivre des états modifiés de conscience particuliers ne fait pas oublier que la superstition est un danger et qu’il ne faut pas jouer avec la vie des gens.

Mais il s’agit de croyance et je ne m’immisce pas dans celles des personnes. Les individus sont libres de leur vie, certains font des sports extrêmes très dangereux, que vous dire de plus ? Tout est discutable. Ce n’est pas parce que nous sommes aussi dans la spiritualité que nous devons faire comme les autres. Il y a des êtres exceptionnels mais cela n’implique pas que tous nous soyons aptes à faire ce qu’ils font.

Je vous rappellerai aussi que des plongeurs apnéistes expérimentés décèdent par manque d’air… et que tout le monde ne peut accomplir leurs exploits. Nous serions morts à nous priver d’air comme eux le font, pourtant ne sont-ils pas des experts de la respiration et des longues rétentions à des niveaux qu’aucun adepte du respirianisme n’atteindra ?

Les effets évoqués dans l’article comme un bien-être et une diminution de la nourriture parce que vous regardez le soleil ne sont aucunement prouvés comme ayant un lien direct. Il ne s’agit la plupart du temps que d’une autosuggestion autoréalisatrice. Le disciple du Sungazing ou du Sunyoga va réduire sa prise de nourriture, il en ressentira un bien-être qui est lié tout simplement au fait que bien souvent nous nous nourrissons mal et trop. Un peu de restrictions dans l’alimentation peut être bénéfique, l’autosuggestion fera le reste. Vous vous auto-restreindrez dans vos portions alimentaires et croirez que c’est la lumière solaire qui vous a provoqué cela. Vous aurez tout simplement réduit volontairement et par suggestion vos apports de nourriture quotidiens.

Je viens de vous démontrer que les discours généraux sur les bénéfices du Sungazing ou du Sunyoga sont un peu trop rapides. Dans leurs présentations, ils ignorent les dangers évidents au niveau des rétinopathies solaires et pourraient un jour être poursuivis en justice. C’est un manque réel de sérieux sous prétexte de méthode miraculeuse à la portée de toutes et tous. La science a évolué et un yogi n’est pas forcément à jour au niveau science et médecine. Il joue de son « aura » miraculeuse et de l’ignorance des gens. Depuis des années le Phosphénisme existe mais étrangement vous voyez qu’il n’est pas vraiment cité. Dans l’article on se rend compte que le pratiquant l’ignore même s’il le cite en comparant nos temps de fixation très courts.