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LE PHOSPHÉNISME

EN HAUTE-VOLTA

Condensé d’entretiens avec maître PACERE TITINGA.

Les phosphènes sont les sensations lumineuses subjectives, c’est-à-dire les couleurs consécutives ou parfois associées à un fort éclairage. Leur usage méthodique est d’une utilité pédagogique considérable, à tel point que la méthode est utilisée maintenant dans des milieux scolaires et universitaires de plusieurs pays, principalement le Portugal et le Cameroun.
Mais le principe en est si simple qu’il avait été utilisé instinctivement dans tous les peuples, depuis toujours, sous diverses formes, pour stimuler l’intelligence et l’intuition, lorsque de graves problèmes se présentaient.

Voici un des exemples que nous a donné Maître Pacere, avocat, mais aussi authentique prince Mossi, lors de notre séjour en Haute-Volta :

« Quand le Mogho-Naba ou tout autre chef de grande importance se trouvait devant une grande décision à prendre, il demandait conseil auprès de ses ministres, en particulier à celui qui était appelé “Poé-Naba”.
Le Poé-Naba tire son nom de “Poéré”, “Poessé” qui signifiait “partager”, “diviser”, “faire une autopsie”, dans la perspective de la lumière.

Dès huit heures du matin, le Poé-Naba se tient debout devant la Cour du roi à la limite Est du Bènda zandé (le préau de l’aire extérieure de la Cour ; il tient dans ses mains le “LAAGA”, qui est un récipient contenant un liquide rituel ; comme nous l’avons décrit, à cette heure-ci de la journée, ce ministre regarde donc vers l’Est, c’est-à-dire le soleil ; par moment son regard se plonge dans le liquide qu’il tient lequel est également frappé par le soleil ; au bout d’un temps assez long, parfois deux heures suite aux impressions des reflets du liquide et de la lumière du soleil sur lui, il donne son point de vue sur la condensation demandée par l’autorité publique.
On notera que ce Ministère considéré comme relevant du plus grand arbitraire et d’une certaine irrationalité, a été le premier aboli à la colonisation de 1896. »
La remise en honneur de ces techniques, par l’étude scientifique de leur efficacité, contribue à ce que la « Maison du peuple » de Ouagadougou (la capitale de Haute-Volta) appelait, sur un grand calicot, à l’occasion du festival du cinéma, en février 1981 :
LA LUTTE CONTRE LA COLONISATION CULTURELLE.

Des cas d’utilisation instinctive du Phosphénisme en Côte d’Ivoire et au Maroc sont également cités dans cet ouvrage.

TABLE DES MATIÈRES (petit extrait)

Chapitre I :
Promenade en brousse

Chapitre II :
Le village de Manega

Chapitre III :
La porte de la mort

Chapitre IV :
Commémoration du décès

Chapitre V :
Rythmes et manifestations post-mortem

Chapitre VI :
Visions dans une demi-calebasse pleine d’eau

Chapitre VII :
La fête au village

Chapitre VIII :
Stature de la femme Mossie

Chapitre IX :
Rite funéraire royal et lumière

Chapitre X :
Cérémonie marocaine utilisant la « force para-phosphénique »

Note de l’Éditeur :

Ce livre démontre que la pratique du Phosphénisme est très présente dans les traditions africaines. Bien souvent, pour avoir des révélations, le sorcier fixe le reflet du soleil sur l’eau d’une calebasse. De nombreux rituels liés à la vie et à la mort sont pratiqués avec la fixation du soleil. 

Avis du lecteur :

Docteur Daniel GEOFFROY (chercheur en neurosciences) : Pratiquer les exercices rythmo-phosphéniques à côté d’un groupe de pratiquants de danses sacrées où se mélangent transe et rythmes, conduit à une augmentation de ses propres rythmes et facilite grandement les Expériences Initiatiques.

Dr TOURÉ A. : Ce petit livre qui est comme son nom l’indique un condensé, aide à mieux comprendre certaines pratiques africaines liées au rythmo-phosphénisme.

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